Que pensez vous de Élie Chouraqui

le 04/06/2011 à 23:31 Citer ce message

Élie Chouraqui[1] est un réalisateur, producteur et scénariste français, né le 3 juillet 1950 (1950-07-03) (60 ans) à Paris (France).

Depuis ses débuts jusqu'à la fin des années 1970, la critique est souvent désarçonnée par son éclectisme, son énergie, la diversité de sujets aussi différents que des comédies comme Paroles et musique, Qu'est-ce qui fait courir David ?, Les Marmottes, des thrillers comme Man on Fire, un road movie comme Miss Missouri ou des drames comme Mon premier amour, Harrison's Flowers, Ô Jérusalem .

Biographie
Elie Chouraqui est né le 3 juillet 1950 à Paris dans le 19e arrondissement. Issu d’une famille juive modeste de quatre enfants, rien ne le prédisposait à entamer une carrière artistique qui l'amènera à devenir metteur en scène, scénariste, producteur, acteur, écrivain.

Il suit des études classiques, lettres, droit, mais déserte rapidement les facultés du Quartier latin qu’il trouve : « angoissantes, fermées, ne donnant d’espoir qu’à ceux dont les parents les ont précédés sur les mêmes bancs. »

Il part alors à l’armée, devient « par hasard » international de volley-ball, capitaine de l’équipe de France, participe à la coupe d’Europe, aux championnats du monde, en portant le maillot tricolore plus de 112 fois.

Il rencontre ensuite le cinéma lors du tournage d’un film de Claude Lelouch Smic, Smac, Smoc à La Ciotat, patrie des frères Lumière. « Rendez-vous compte, j’arrive dans cette petite ville, la nuit pour faire un stage. Je m’éveille à l’aube, j’ouvre mes volets et je suis face à la statue des frères Lumières ! »

Il devient premier assistant durant quelques années, d'abord chez Claude Lelouch pour L'aventure c'est l'aventure notamment, où on le voit en soldat révolutionnaire sud-américain, ou La Bonne Année, mais aussi chez d'autres grands cinéastes français. Il brûle les étapes, écrit des premiers scripts qu’il qualifie aujourd’hui de charmants et d’indigents, réalise un court métrage : Une perte de temps, réalise plus de cent films publicitaires puis rencontre Anouk Aimée. Il écrit pour elle Mon premier amour qu’il adapte d’un roman de Jacques-Alain Léger. Mais personne ne veut produire ce film trop triste (l’histoire d’un fils qui accompagne sa mère malade jusqu’au seuil de la mort dans une histoire d’amour passionnée frisant l’inceste). Il fonde alors sa société, 7 Films, et produit lui-même son film : « je pouvais tout perdre mais comme je ne possédais rien, cela ne faisait pas grand-chose. » Au côté d’Anouk Aimée, il choisit Richard Berry, qui apparaît pour la première fois à l’écran dans un premier rôle, Jacques Villeret et Nathalie Baye. Karl Lagerfeld crée les costumes, Hilton McConnico réalise les décors, et Robert Alazraki en est l’opérateur.

Elie Chouraqui, comme producteur, perd beaucoup, mais le film est un succès critique qui lance sa carrière.

Après un détour par la télévision (Une page d'amour d'après Émile Zola, produit par Christine Gouze-Raynal, où il met en scène à nouveau Anouk Aimée, accompagnée cette fois de Bruno Cremer et Catherine Hiegel), il écrit Qu'est-ce qui fait courir David ? qu’il produit aussi, comme il produira ou coproduira tous ses films.

Le film est sélectionné au festival de Cannes. Mais on est en 1981, François Mitterrand arrive au pouvoir et une semaine avant le début du festival, pour des raisons qu’Elie Chouraqui ne s’explique toujours pas, tous les films sélectionnés sont déprogrammés pour être remplacés par d’autres : « … Sans doute plus dans la ligne politique de cette nouvelle majorité ». Le cinéaste est dégouté : « tout était prêt, les affiches, la sortie. Ce fut une catastrophe pour mes coproducteurs Xavier Gélin, Danièle Delorme, Yves Robert… et pour moi bien sûr. » Longtemps il tournera le dos à cette manifestation… avant d’oublier. David, interprété par Francis Huster, Nicole Garcia, Charles Aznavour, André Dussollier, Michel Jonasz et Anouk Aimée, rencontre néanmoins un succès public et est nommé aux César dans plusieurs catégories. « Ne nous y trompons pas, écrit alors le critique François Chalais, Elie Chouraqui est en train de construire une œuvre. »

Elie Chouraqui ne veut pas être une autre étoile filante du cinéma français : « J’étais angoissé comme tous les jeunes cinéastes. Parfois la nuit, je m’éveillais tremblant, comme un drogué terrorisé à l’idée qu’on m’enlève ma substance ; brûlant, les mains moites à l’idée qu’un jour on puisse m’enlever le cinéma. »

Pour son film suivant, Paroles et musique (1984), Isabelle Adjani accepte le rôle de Margaux, l’héroïne du film. Mais à quelques jours du tournage, elle abandonne le rôle. Catherine Deneuve, que Chouraqui contacte aussitôt, reprend le rôle au vol. Christophe Lambert, Richard Anconina et la jeune Charlotte Gainsbourg, dont c'est le premier rôle à l'écran, l'accompagnent. Et le film rencontre un nouveau succès public.

En 1987, le producteur Arnon Milchan contacte le cinéaste et lui propose son premier film en langue anglaise, Man on Fire. Le réalisateur qui affectionne les drames et les histoires d’amours impossibles se plonge dans cette première expérience hollywoodienne, un thriller dans lequel un ancien agent de la CIA, Creasy, est engagé pour protéger la fille d’un riche industriel américain. Chouraqui y dirige Joe Pesci, Danny Aiello et Scott Glenn. Sous le même titre Man on Fire, le film connaîtra avec un remake avec Denzel Washington.

Dans ses films, les thèmes privilégiés par Chouraqui sont l’égalité, les droits de l’homme, la liberté, l’amour, l’espoir, la justice, la paix dans une constante impasse, ses origines juives, l’identité et sa recherche.

Autour de ce dernier thème, il débute le tournage de Miss Missouri, dans lequel il retrouve Richard Anconina qu’il entraîne avec lui, entre Chicago et Kansas City, dans un road movie où un homme, à la recherche d'une femme qu’il croit aimer, se dilue dans le paysage américain avant de comprendre qui il est.

Viennent ensuite Les Marmottes, qu’il coécrit avec Danièle Thomson, qui est interprété par Gérard Lanvin, André Dussollier, Jean-Hugues Anglade, Jacqueline Bisset, Virginie Ledoyen, Christian Charmetant, Daniel Gélin, Anouk Aimée, et qui illustre avec une forte dose d’humour le fameux « Famille je vous hais ». Le film est un nouveau succès dont TF1 tirera une saga télévisuelle.

En 1995, Les Menteurs est sans doute un film clef dans la carrière du cinéaste. Chouraqui dirige Jean-Hugues Anglade au côté de Lorraine Bracco, Sami Frey et Valeria Bruni-Tedeschi. Le film raconte l’histoire d’un cinéaste las de l’univers factice et mensonger dans lequel il gravite. Ironie, la fiction est rejointe par le réel. {{citation|Le film avait été ovationné à Berlin. Il dira Les acteurs et moi nous étions sur scène, heureux. Cette soirée était magique. Le lendemain, en prenant mon vol de retour pour Paris, une hôtesse me tend la presse. Je parcours Libération et je lis en page spectacle sous la plume d’un journaliste dont j’ai fort heureusement oublié le nom : « après la projection du film de Chouraqui, on avait honte d’être français hier soir dans les couloirs du festival de Berlin ». Le journaliste parlait de la soirée et tout ce qu’il disait n’était que mensonge. Insultes ordurières. Sectaires. Brutales. Grossières. Ambiguës même sur mes racines. Exactement ce que je décrivais dans mon film. Ça m’a fait sourire… J’ai fermé le journal en pensant… il est temps.

Jean-Hugue Anglade, cinéaste dans Les Menteurs, disparaît alors sans laisser d’adresse. Chouraqui, pendant quatre ans, va lui aussi disparaître : « Je vivais ou plutôt, je revivais, loin d’un microcosme haineux avec lequel je ne voulais plus rien avoir à faire. J’étais bien. »

Lorsqu’il « revient » fin 1999, il enchaîne jusqu’à l’épuisement les « projets fous » : Harrison's Flowers d’abord avec Andie McDowell, Adrien Brody, David Strathairn, Brendan Gleeson, Elias Koteas. Le film, sélectionné dans de nombreux festivals dont celui de Saint Sébastien, raconte l’obstination d’une femme à retrouver son mari dans une Yougoslavie en guerre. La presse française et internationale saluent la réussite du film.

Mais l’hommage qui touche le plus Chouraqui est sans doute, par la voix d’Hervé Chabalier, patron de l’agence CAPA, celui des reporters de guerre rassemblés pour le prix de Bayeux-Calvados. Hervé Chabalier écrit après avoir vu le film : « Elie Chouraqui a-t-il été correspondant de guerre dans une autre vie ? […] Harrisson’s Flowers si juste, si vrai, est en tout cas le plus terrible des films sur ce qui fut longtemps mon métier, correspondant de guerre […] Pour tous les reporters de guerre qui à ce jeu ont perdu leur vie, merci Elie. »

En 2000, le cinéaste vient d'avoir 50 ans et se lance un nouveau défi : Les Dix Commandements.

Ce spectacle musical, qu’Elie Chouraqui écrit, produit et met en scène avec la complicité du compositeur Pascal Obispo, des paroliers Florence et Guirao, de Kamel Ouali pour les chorégraphies et de Sonia Rykiel pour les costumes, devient l’événement de la rentrée 2000. Il va drainer en France plus d'1,8 million de personnes, 3,3 millions de supports disques seront vendus ainsi que 600 000 vidéos du spectacle. Les Dix Commandements sont joués en Italie, au Japon, aux États-Unis, en Belgique, en Suisse, jusqu'en Corée du Sud : la troupe retourne en octobre 2007 à Séoul et atteint sa huit centième représentation.

Parallèlement, le cinéaste coproduit le film de Takashi Koizumi Après la pluie (Ame agaru) : « le film n’arrivait pas à se monter. Laisser dans un tiroir le dernier script de Kurosawa, abandonner un projet que le maître avait commencé me paraissait indécent. »

Par ailleurs, il termine l’écriture d’un premier roman La vie n’est qu’une ombre qui passe (Robert Laffont), l’histoire d’un aventurier qui usurpe l’identité d’un aristocrate, avant de jouer les révolutionnaires en Amérique. Il enchaîne avec un essai, Le Sage et l’Artiste, qu’il coécrit avec son homonyme, le philosophe André Chouraqui (Grasset), et met en production, sur une musique de Maxime Le Forestier cette fois, un autre spectacle musical : Spartacus le gladiateur.

En 2004, son reportage sur l'antisémitisme ordinaire entre deux collèges crée une polémique[2]. Il se défend indiquant que « le documentaire sur l'antisémitisme à l'école visait […] à tenter de comprendre une situation en présentant les différents points de vue en présence »[3] alors que ce travail est dénoncé comme mettant de l'huile sur le feu par le site REFLEXes[4].

En 2006, il commence le tournage de son film Ô Jérusalem , adapté du bestseller de Dominique Lapierre et Larry Collins. Ô Jérusalem est un projet ambitieux qui avait déjà dissuadé nombre de metteurs en scène. « Il y a longtemps je me suis dit que lorsqu’un film serait indispensable je le ferais. Ô Jérusalem est un film indispensable. »

Elie Chouraqui aime citer ces phrases de Shakespeare dont il a fait le titre de son roman : « La vie n’est qu’une ombre qui passe, un pauvre acteur qui se pavane et s’agite durant son heure sur la scène et qu’ensuite on n’entend plus. C’est un récit plein de bruit et de fureur qu’un idiot raconte et qui n’a pas de sens. »

En 2008, il se présente aux élections municipales à Neuilly-sur-Seine, sur la liste conduite par le divers droite Jean-Christophe Fromantin et soutenue par l'UMP (cette liste indique qu'il est « sans étiquette »). Il est élu conseiller municipal[5].

En 2010, il met en scène pour la première fois au théâtre Fallait pas me mentir, une pièce écrite par Alexandra Dadier et Emmanuelle Scali qui y interpète également le rôle principal.

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