Que pensez vous du tueur Xavier Dupont de Ligonnès
bernard
le 16/05/2011 à 22:42 Citer ce message
Aujourd'hui, à cette heure, aucun témoignage n'a permis avec certitude de déterminer que M. Dupont de Ligonnès a été vu en un lieu quelconque du territoire ou de l'espace Schengen depuis le 15 avril 2011." Cette phrase est devenue rituelle. C'est par elle que débutent les communiqués à la presse de Xavier Ronsin, le procureur de la République de Nantes.
Depuis le 21 avril et le lancement d'un avis de recherche, Xavier Dupont de Ligonnès, soupçonné d'avoir tué sa femme et ses quatre enfants à Nantes, est introuvable. Vendredi, les enquêteurs sont retournés à l'endroit exact où il a été aperçu pour la dernière fois dans le Var. Accompagnés de la gendarmerie et de ses effectifs d'investigation cynophile dans la recherche de cadavres en eaux profondes du centre de Gramat (Lot), ils ont ratissé une zone de 25 km2 d'étangs et de forêts autour du Formule 1 de la ZI de Roquebrune. En imbibant un tissu d'une substance imitant l'odeur d'un vêtement putréfié, les chiens, à bord des barques, ont reniflé en surface. Sans résultat.
Un homme apparemment ordinaire
Il s'agit surtout de "refermer des portes", notamment celle du suicide non loin de l'hôtel, même si on peine à comprendre pourquoi cet homme qui ne s'est pas tué au milieu des siens, mais a dissimulé soigneusement les corps, viendrait se tuer dans une zone industrielle du Var. Mais à mesure que les jours passent, l'énigme "XDDL" s'épaissit. C'est par ces initiales que journalistes, juges et policiers désignent cet homme qui nargue la justice. Car les policiers étaient loin d'imaginer que Xavier de Ligonnès, un homme apparemment "ordinaire", puisse leur échapper si longtemps.
Il y a quelques jours, ils soulignaient encore son absence de contact dans le "milieu", susceptible de l'aider dans sa cavale. Et comme le signale l'avis de recherche, ses dépenses par carte bleue, émises jusqu'au 15 avril, laissent à penser "qu'il se déplace seul". Aujourd'hui, force est de constater que l'enquête piétine, que cet homme, en somme, n'est pas si ordinaire : "Il a l'habitude de vivre sans argent", fait remarquer ce gendarme du Var, qui a assisté la police judiciaire lors des recherches menées vendredi autour de Roquebrune-sur-Argens. Il plisse les yeux, et soupire. "Ça ne va pas être simple."
Étrange pèlerinage
Car on le sait aujourd'hui, XDDL a longtemps trompé son monde. On lit ici ou là des témoignages d'amis : mais ils ne peuvent dire que ce que Dupont de Ligonnès voulait bien leur montrer. Ainsi, nul ne le savait au chômage, pourtant il l'a souvent été dans sa vie, et notamment de façon ininterrompue de 2004 à 2009. La famille vivait principalement des prestations sociales. Mais aussi, selon les enquêteurs, de revenus tirés de biens immobiliers situés à Versailles, dont Xavier Dupont de Ligonnès avait l'usufruit.
Alors, aujourd'hui, les enquêteurs aimeraient comprendre les déplacements effectués par XDDL depuis son départ de Nantes. Il a passé une nuit à Toulouse, une autre peut-être à Montpellier, ville où naguère il a effectué son service militaire et fait quelques affaires en 1990. On le retrouve non loin d'Avignon, avant qu'il ne s'évapore à Roquebrune. À quel étrange pèlerinage se livre-t-il ?
Disparition de Colette Deromme
Voilà aussi pourquoi la disparition de Colette Deromme à Lorgues dans le Var continue de soulever de nombreuses questions. Car comment écarter l'hypothèse d'un lien, née de la conjonction de deux coïncidences : Colette et Xavier se "volatilisent" le même jour à 30 kilomètres de distance, eux qui ont habité au même endroit il y a une vingtaine d'années. Comme le fait remarquer un gendarme, "c'est facile de prouver un lien entre deux personnes. Mais comment établir formellement une absence de lien ?" C'est tout le problème.
Des éléments donnant à penser que Xavier et Colette s'étaient contactés récemment ont été signalés, mais quatre jours plus tard, le procureur expliquait que les vérifications avaient permis d'écarter cette hypothèse. Surtout, le profil de Colette Deromme est à des années-lumière du milieu dans lequel est censé évoluer XDDL. C'est une employée de supermarché à mi-temps, dont la réputation au village est un peu sulfureuse, "limite cas social", laisse échapper un gendarme.
Une maison à plusieurs centaines de milliers d'euros
L'exacte opposée de Christine, la femme chef d'entreprise qui était allée se confier récemment au commissariat d'Asnières, comme l'avait révélé Le Point.fr, ancienne amie de jeunesse à qui XDDL avait emprunté 50 000 euros. Pourtant, l'enquête se poursuit, et cette "porte-là" n'est pas "refermée" : l'ordinateur de Colette Deromme est en cours d'expertise et des effets personnels ont été saisis à son domicile du chemin de Saint-Jaume Sud. Une maison mal entretenue, devant la grille de laquelle rouille l'épave d'un véhicule utilitaire appartenant à une entreprise locataire du rez-de-chaussée. La piscine est vide, endommagée, mais elle est immense.
Une telle maison, que Colette aurait achetée récemment en SCI avec une associée, vaut plusieurs centaines de milliers d'euros. Selon une interview que l'associée a accordée au Parisien-Aujourd'hui en France - associée qui, aujourd'hui, refuse de répondre à nos questions -, la SCI avait contracté un prêt bancaire de 100 000 euros. Et le reste ? "C'est un élément de l'enquête. Nous ne pouvons rien dire de plus", répond la gendarmerie qui n'écarte aucune hypothèse.
Depuis le 21 avril et le lancement d'un avis de recherche, Xavier Dupont de Ligonnès, soupçonné d'avoir tué sa femme et ses quatre enfants à Nantes, est introuvable. Vendredi, les enquêteurs sont retournés à l'endroit exact où il a été aperçu pour la dernière fois dans le Var. Accompagnés de la gendarmerie et de ses effectifs d'investigation cynophile dans la recherche de cadavres en eaux profondes du centre de Gramat (Lot), ils ont ratissé une zone de 25 km2 d'étangs et de forêts autour du Formule 1 de la ZI de Roquebrune. En imbibant un tissu d'une substance imitant l'odeur d'un vêtement putréfié, les chiens, à bord des barques, ont reniflé en surface. Sans résultat.
Un homme apparemment ordinaire
Il s'agit surtout de "refermer des portes", notamment celle du suicide non loin de l'hôtel, même si on peine à comprendre pourquoi cet homme qui ne s'est pas tué au milieu des siens, mais a dissimulé soigneusement les corps, viendrait se tuer dans une zone industrielle du Var. Mais à mesure que les jours passent, l'énigme "XDDL" s'épaissit. C'est par ces initiales que journalistes, juges et policiers désignent cet homme qui nargue la justice. Car les policiers étaient loin d'imaginer que Xavier de Ligonnès, un homme apparemment "ordinaire", puisse leur échapper si longtemps.
Il y a quelques jours, ils soulignaient encore son absence de contact dans le "milieu", susceptible de l'aider dans sa cavale. Et comme le signale l'avis de recherche, ses dépenses par carte bleue, émises jusqu'au 15 avril, laissent à penser "qu'il se déplace seul". Aujourd'hui, force est de constater que l'enquête piétine, que cet homme, en somme, n'est pas si ordinaire : "Il a l'habitude de vivre sans argent", fait remarquer ce gendarme du Var, qui a assisté la police judiciaire lors des recherches menées vendredi autour de Roquebrune-sur-Argens. Il plisse les yeux, et soupire. "Ça ne va pas être simple."
Étrange pèlerinage
Car on le sait aujourd'hui, XDDL a longtemps trompé son monde. On lit ici ou là des témoignages d'amis : mais ils ne peuvent dire que ce que Dupont de Ligonnès voulait bien leur montrer. Ainsi, nul ne le savait au chômage, pourtant il l'a souvent été dans sa vie, et notamment de façon ininterrompue de 2004 à 2009. La famille vivait principalement des prestations sociales. Mais aussi, selon les enquêteurs, de revenus tirés de biens immobiliers situés à Versailles, dont Xavier Dupont de Ligonnès avait l'usufruit.
Alors, aujourd'hui, les enquêteurs aimeraient comprendre les déplacements effectués par XDDL depuis son départ de Nantes. Il a passé une nuit à Toulouse, une autre peut-être à Montpellier, ville où naguère il a effectué son service militaire et fait quelques affaires en 1990. On le retrouve non loin d'Avignon, avant qu'il ne s'évapore à Roquebrune. À quel étrange pèlerinage se livre-t-il ?
Disparition de Colette Deromme
Voilà aussi pourquoi la disparition de Colette Deromme à Lorgues dans le Var continue de soulever de nombreuses questions. Car comment écarter l'hypothèse d'un lien, née de la conjonction de deux coïncidences : Colette et Xavier se "volatilisent" le même jour à 30 kilomètres de distance, eux qui ont habité au même endroit il y a une vingtaine d'années. Comme le fait remarquer un gendarme, "c'est facile de prouver un lien entre deux personnes. Mais comment établir formellement une absence de lien ?" C'est tout le problème.
Des éléments donnant à penser que Xavier et Colette s'étaient contactés récemment ont été signalés, mais quatre jours plus tard, le procureur expliquait que les vérifications avaient permis d'écarter cette hypothèse. Surtout, le profil de Colette Deromme est à des années-lumière du milieu dans lequel est censé évoluer XDDL. C'est une employée de supermarché à mi-temps, dont la réputation au village est un peu sulfureuse, "limite cas social", laisse échapper un gendarme.
Une maison à plusieurs centaines de milliers d'euros
L'exacte opposée de Christine, la femme chef d'entreprise qui était allée se confier récemment au commissariat d'Asnières, comme l'avait révélé Le Point.fr, ancienne amie de jeunesse à qui XDDL avait emprunté 50 000 euros. Pourtant, l'enquête se poursuit, et cette "porte-là" n'est pas "refermée" : l'ordinateur de Colette Deromme est en cours d'expertise et des effets personnels ont été saisis à son domicile du chemin de Saint-Jaume Sud. Une maison mal entretenue, devant la grille de laquelle rouille l'épave d'un véhicule utilitaire appartenant à une entreprise locataire du rez-de-chaussée. La piscine est vide, endommagée, mais elle est immense.
Une telle maison, que Colette aurait achetée récemment en SCI avec une associée, vaut plusieurs centaines de milliers d'euros. Selon une interview que l'associée a accordée au Parisien-Aujourd'hui en France - associée qui, aujourd'hui, refuse de répondre à nos questions -, la SCI avait contracté un prêt bancaire de 100 000 euros. Et le reste ? "C'est un élément de l'enquête. Nous ne pouvons rien dire de plus", répond la gendarmerie qui n'écarte aucune hypothèse.