Le Tour de France 2012
- Par Le Guide De La Critique
- Le 30/06/2012
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- Dans Sports
Le Tour de France 2012 s'élance de Liège samedi. Cette 99e édition serait donc celle d'un match annoncé. Il y aurait Bradley Wiggins, Cadel Evans.... et des figurants autour. Et si tout n'était pas aussi simple
Ne vous fatiguez pas. C'est écrit. Presque plié. Ce Tour de France 2012 se résumera à un duel entre Cadel Evans et Bradley Wiggins. Un duel 100% rouleurs anglo-saxon. A l'heure d'embarquer à Liège pour son 99e voyage de trois semaines, le Tour n'a presque que ces deux noms-là à la bouche. Non sans raisons. Le premier est tenant du titre, le second a tout cassé cette saison. Et ils sont des adeptes du contre-la-montre dont le retour en force cette saison (101,4 kilomètres exactement) change forcément la donne, bien que la part des chronos n'ait rien d'extraordinaire. Ce sont plutôt ces dernières années qui étaient anormalement maigrichonnes dans ce domaine.
Alors, allons-nous assister trois semaines durant, de Liège à Paris, à un match à deux? Difficile de contester le statut de co-favoris de l'Australien et du Britannique. Ils sont clairement les hommes à battre. Pour autant, un Tour ne s'écrit jamais à l'avance. Il y a le papier, sur lequel il est aisé de coucher les scenarios les plus limpides. Puis il y a la route. Avec ses pièges, multiples, et les possibilités qu'elle offre, elle est faite pour bousculer les apparences, aussi solides soient-elles. On rappellera ainsi qu'il y a un an, au regard du passé récent aussi bien que du parcours 2011 (quatre arrivées au sommet classées en hors catégorie) Alberto Contador et Andy Schleck étaient considérés, à juste titre d'ailleurs, comme les deux favoris. Aucun des deux n'était pourtant en jaune sur les Champs-Elysées. Et qui aurait pu imaginer qu'un Thomas Voeckler se mêlerait à la lutte entre les grands.
Nibali pour abolir l'ennui?
L'absence du duo Contador-Schleck rebat considérablement les cartes, au moins autant que les caractéristiques du parcours. Ces trois dernières années, la course avait tourné essentiellement autour de ces deux hommes et tout particulièrement autour de l'Espagnol. Même en 2011, alors qu'il était légèrement en retrait au général, il a fallu attendre les tous derniers jours pour que les autres arrêtent de calquer leur Tour sur le sien. C'est la force des grands leaders. Evans en est évidemment un aussi. Mais il a plus souvent été dans la réaction que l'action. En tant que vainqueur sortant, et en l'absence de Contador, il se retrouve en première ligne. Wiggins aussi. Chacun à leur manière, l'Australien et le Britannique doivent donc gérer une situation inédite.
Puisse ce contexte particulier aiguiser les appétits et les audaces, ce dernier point n'étant pas la qualité première du champion moderne. Il en faudra, pourtant, à qui voudra bousculer la hiérarchie pré-établie. Le parcours, avec ses chronos, l'impose. Il s'y prête aussi. Mais encore faut-il oser. Dans les monts du Boulonnais, à La Planche des Belles Filles, dans les Alpes ou les Pyrénées il y aura de quoi sortir des sentiers battus. Mais qui? Menchov? Van den Broeck? Leipheimer? On ne demande pas mieux, mais sauront-ils sortir de leurs stéréotypes? Pour tout dire, on n'en voit qu'un pour semer la zizanie, répandre cette douce folie indispensable pour renverser les montagnes: Vincenzo Nibali. L'Italien est de ceux qui sont prêts à abolir l'ennui. A tout perdre pour gagner. Mais là encore, ce préjugé ne demande qu'à être balayé. Aux autres de nous surprendre. Quitte à tomber les armes à la main. Le sacre d'un Wiggins ou un Evans, puisque ça ne peut être qu'eux, n'en serait que plus beau...
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