Kevin Spacey
- Par Le Guide De La Critique
- Le 14/09/2011
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Kevin Spacey Fowler est un acteur, réalisateur et homme de théâtre américain, né le 26 juillet 1959 à South Orange, dans le New Jersey.
Biographie
Parcours et formation[modifier]Après une première formation à l'Académie militaire de Northridge, à Los Angeles (dont il sera expulsé), il rejoint le lycée de Chatsworth, situé non loin, et devient major de sa promotion[1]. Il y fait ses premières expériences de scènes avec la troupe de théâtre amateur de l'établissement au sein de laquelle il tient le rôle du capitaine Georg von Trapp dans La Mélodie du bonheur. C'est aussi au lycée qu'il prend le nom de jeune fille de sa mère, Spacy (qu'il change en "Spacey") et qui appartenait à son arrière-grand-père gallois. Ceci pour définitivement infirmer les rumeurs selon lesquelles il prit ce nom en hommage à l'acteur Spencer Tracy, combinant nom et prénom[2]. C'est à la sortie du lycée, alors fraîchement diplômé, qu'il décide de devenir acteur. Il s'initie à la stand-up comédie[3] et peaufine ses talents d'imitateur avant de retourner sur la côte Est pour intégrer la Juilliard School à New York où il étudie l'art dramatique de 1979 à 1981 tout en se produisant au concours de talents de bowling alley.
Premiers succès au théâtre
Spacey joue dans Henri IV de Shakespeare, spectacle donné dans le cadre du célèbre Festival Shakespeare de New York notamment connu pour avoir donné leur chance à nombre de jeunes acteurs et actrices, comme Meryl Streep, entre nombreux autres[5]. L'année suivante, il joue à Broadway dans une mise en scène des Revenants d'Henrik Ibsen où il reprend le personnage d'Oswald, en compagnie de Liv Ullmann. En 1983, il est Philinte dans Le Misanthrope de Molière. En 1984/85, il brûle les planches dans Hurlyburly de David Rabe où il incarne tour à tour chacun des rôles masculins de la pièce (il réduit sa prestation à n'incarner que "Mickey" dans la version cinématographique de 1998, Hollywood Sunrise). 1986 lui offre la pleine reconnaissance sur la scène new-yorkaise. C'est tout d'abord La Mouette d'Anton Tchekhov, puis Le Limier (Sleuth) d'Anthony Shaffer et surtout Le Long Voyage vers la nuit d'Eugene O’Neill, qui lui accorde le privilège d'évoluer devant son idole de jeunesse : Jack Lemmon. L'équipe de production de la pièce reconduit la majeur partie de la troupe pour sa version télévisée, en 1987.
Premiers pas au cinéma
Ce dernier fait qui n'est pas pour autant sa première apparition à l'écran puisque c'est toujours en 1986 qu'il fait ses tout premiers pas au cinéma au côté de Jack Nicholson et Meryl Streep dans La Brûlure de Mike Nichols. Il joue par la suite dans plusieurs séries policières : Equalizer, Les Incorruptibles de Chicago (Crime Story) et surtout Un flic dans la mafia (Wiseguy), où il interprète le rôle du trafiquant Mel Profitt. La maîtrise et l'inventivité déployées par Spacey tout au long de ces huit épisodes constituent sans doute le meilleur exemple du génie propre qui l'habitait aux cours de ces années de jeune comédien de théâtre. Développant une grande intelligence de jeu au service d'un personnage dont il sut parfaitement saisir le paradoxe du charisme en rapport avec son immaturité affective. À 29 ans, Spacey navigue déjà en virtuose. En 1988, ses partenaires du "Long Voyage vers la nuit", Jack Lemmon et Peter Gallagher le font rentrer dans la distribution d'un téléfilm pour la NBC : Le Meurtre de Mary Phagan. C'est à partir de ces années-là qu'il enchaîne les petits rôles, parfois assez éloignés de son registre habituel, dans diverses productions cinématographiques. Il croise la route d'un autre monstre sacré (après Nicholson) en la personne de Burt Lancaster dont Le Rocher de Gibraltar (1988) est l'un des derniers films. Puis c'est à nouveau Mike Nichols qui lui confie quelques minutes dans Working Girl (1988) où il rencontre Harrison Ford, Sigourney Weaver et Alec Baldwin. En 1989, il se voit confier son premier véritable rôle à l'écran : Pas nous, pas nous est une comédie policière ouvertement loufoque reposant essentiellement sur le duo comique Richard Pryor/Gene Wilder que le réalisateur, Arthur Hiller, oppose à Kevin Spacey/Joan Severance. Ce dernier duo qui est d'ailleurs le décalque parfait de celui que ces deux-là composaient déjà dans Un flic dans la mafia. Spacey suit sa partenaire dans Cadence de combat, considéré comme un navet soutenu à grand-peine par l'ancienne star du catch Hulk Hogan. Il ne s'y attarde guère puisque Jack Lemmon l'entraîne à nouveau dans une comédie légère : Mon père où il y retrouve Olympia Dukakis rencontrée sur les tournages d'Un flic dans la mafia et Working Girl. Il enchaîne à nouveau pour la TV dans "Fall from Grace" qu'il fait suivre d'une courte apparition dans "État de force", ce qui lui donne l'occasion d'approcher Andy Garcia et Robert Duvall. 1990 s'achève enfin par le film de Philip Kaufman, Henry et June, relatant les amours passionnés d'Henry Miller avec Anaïs Nin, respectivement interprétés par Fred Ward et Maria de Medeiros tandis que le personnage de June Miller est confié à Uma Thurman qu'acompagnait à l'époque son discret fiancé, Gary Oldman. Spacey retrouve dans ce film de quoi raviver son amour du théâtre en campant de manière fantasque le jeune dramaturge anglais Richard Osborn.
L'émergence d'un acteur de premier plan
En 1991, John David Coles propose à Kevin Spacey le rôle titre d'un téléfilm relatant l'histoire et le combat d'une des grandes figures de l'histoire des Etats Unis : Clarence Darrow, surnommé l'"Avocat des Damnés". Il prend du poids et endosse le rôle avec brio et conviction, à l'égal d'un acteur chevronné.
L'année d'après, Glengarry de James Foley le propulse au milieu d'un aréopage d'acteurs de premier plan. C'est à nouveau Jack Lemmon qui l'introduit devant Ed Harris, Alec Baldwin et... Al Pacino. Le film (adapté de la pièce de David Mamet) retrace deux jours de la vie de quatre vendeurs immobiliers, acculés par un représentant du siège social qui leur annonce le licenciement prochain de la moitié du bureau. Spacey interprète John Williamson, un fade et mesquin petit chef de bureau, ouvertement méprisé par ses collègues mais dont le rôle dans l'intrigue fait de lui, «le catalyseur des événements », selon l'acteur lui-même[6]. Il change à nouveau de registre pour le projet d'Alan J. Pakula,Jeux d'adultes, grâce auquel il rencontre un autre homme de théâtre, Kevin Kline. Quatre ans après Un flic dans la mafia, ce film va nettement contribuer à installer la réputation de l'acteur comme un expert dans le registre de la folie et ses pathologies annexes. En effet, ce rôle lui permet précisément de jouer dans les gammes qu'il affectionne : la séduction, les sentiments troubles, la perversité fine, la folie manipulatrice etc... Deux ans passent (où l'on perçoit déjà la patience et la mesure d'un artiste désireux de maintenir une certaine éthique de carrière) avant que l'on retrouve Spacey chez Walt Dysney pour une production célébrant le courage et la pugnacité à l'adresse des jeunes générations. Iron Will est l'histoire d'une course de traîneau que remporte héroïquement un jeune homme passionné. Spacey y prête sa silhouette et visite un registre nouveau. Expérience reconduite dans le genre quoique nettement modifiée dans l’interprétation avec "Tel est pris qui croyait prendre".
La consécration
Elle vient assez vite et commence en 1994 quand Kevin Spacey se lance dans la co-production de Swimming with Sharks, oeuvre peu connue du grand public, devenue culte pour les amateurs et qui recevra le prix de la critique au Festival du cinéma américain de Deauville en 1995. Buddy Ackerman, le patron tortionnaire qu'il incarne est le premier d'une série qui conférera à l'acteur la reconnaissance de toute la profession et son entrée magistrale dans le cercle fermé des grands interprètes de "méchants". L'année d'après c'est donc John Doe, le tueur psychopathe qui fait une entrée saisissante dans la dernière séquence de Se7en, de David Fincher. Mais le rang de star lui est définitivement attribué avec Usual Suspects, de Bryan Singer dans lequel son interprétation de Verbal Kint, truand infirme et doucereusement diabolique lui vaut l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle. Il est devenu l'acteur du moment ce qu'il démontre en clôturant l'année par Alerte! où il s'aligne sur le même plan que les grands de la profession tel que Dustin Hoffman et Morgan Freeman.
En 1996, Al Pacino entreprend de réaliser un documentaire d'un nouveau genre, sorte de chronique d'une troupe à la poursuite d'un sommet du répertoire dramatique : Richard III, de William Shakespeare. L'ayant déjà joué 20 ans plus tôt sur Broadway, Pacino saisit l'occasion d'avoir enfin l'âge du rôle en plus d'une réputation éclatante pour réunir quelques comédiens connu de lui comme Estelle Parsons (L'épouvantail, Un après-midi de chien), Harris Yulin (Scarface), Alec Baldwin et Kevin Spacey(Glengarry), mais aussi le chevronné Kevin Conway et la jeune surdouée d'alors, Winona Ryder.
En 1999, il remporte l'Oscar du meilleur acteur pour sa remarquable interprétation du rôle de Lester Burnham, l'antihéros quadragénaire révolté contre l'« American way of life » dans American Beauty, de Sam Mendes, l'un de ses plus grands succès.
L'étoile de KevinEn 2003, il participe à la comédie romantique Terre Neuve (The Shipping News), qui n'a pas rencontré le succès escompté malgré un casting très « fourni » réunissant, autour de Kevin Spacey, Judi Dench, Cate Blanchett, Julianne Moore, Rhys Ifans, Scott Glenn et Pete Postlethwaite. Spacey joue le rôle d'un introverti dont la femme vient de décéder. Il rencontre alors sa tante avec qui il va s'installer sur la mystérieuse île de Terre-Neuve. Il a participé au film Edison en 2005 aux côtés de Morgan Freeman et Justin Timberlake. Enfin, en 2006, il a repris le rôle de Lex Luthor à la suite de Gene Hackman dans Superman Returns de Bryan Singer. En 2007 et 2008, il coproduit deux films. Le premier, Las Vegas 21 pour lequel il retrouve pour la troisième fois Kate Bosworth et où il endosse à nouveau le rôle de professeur le teintant cependant d'une subtile nuance de malignité. Le second, un téléfilm diffusé par la chaîne HBO, résolument plus politique puisqu'il relate l'épisode très controversé des élections américaines de 2000[7]. Recount est une œuvre à caractère civique dont Sydney Pollack fut annoncé à la réalisation dés avril 2007 avant qu'il n'y renonce au profit de Jay Roach (Sydney Pollack meurt d'un cancer le lendemain de la diffusion, le 26 mai 2008). Par ce choix, Spacey montre très nettement sinon une orientation pacifiste, du moins un intention de justice invoquant la complexité de la psyché et des parcours humains au service de moins de violence et de barbarie, ce que des œuvres comme "David Gale", et bien plus tôt "L'avocat des damnés" explorent déjà.
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