Qui est la petite martyre de l’autoroute A10
- Par Le Guide De La Critique
- Le 06/01/2014
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- Dans Disparition
Vingt-cinq ans après la découverte du corps d’une fillette au bord de l’autoroute A 10, près de Blois, les autorités viennent de lancer un nouvel appel à témoins national afin de tenter de l’identifier
Depuis 1987, personne n’a pu identifier la petite fille retrouvée sur le bord de l’autoroute A 10, à hauteur de Blois. Afin de - peut-être - mettre enfin un nom sur cette mystérieuse enfant, la justice et la gendarmerie ont lancé lundi un nouvel appel à témoins. «Vingt-cinq ans après, on compte toujours sur un remords d'un membre de la famille, mais aussi sur un témoin qui, à l'époque des faits, n'aurait pas fait le lien avec la disparition», a déclaré le procureur de la République de Blois, Dominique Puechmaille lors d'une conférence de presse.
Il y a 25 ans, le 11 août, le corps de l’enfant a été découvert enveloppé dans une couverture. Son visage portait de nombreuses traces de coups. Ses bras et jambes présentaient des marques de brûlures, de morsures et d’anciennes fractures. L’autopsie avait alors révélé que la fillette, âgée de 3 à 5 ans, de type méditerranéen, était morte quelques heures plus tôt des suites de plusieurs années de maltraitances. Les enquêteurs n’en sauront pas plus. Les recherches dans les écoles, les hôpitaux, et les services sociaux sont toujours restées infructueuses et personne ne s’est jamais manifesté pour réclamer son corps. Après six ans d’enquête, la justice n’avait pas eu d’autre choix que de prononcer un non-lieu mais avait malgré tout réussi à isoler des prélèvements ADN.
Un témoignage passé inaperçu
Le grand public s’est alors pris d’affection pour cette petite fille, morte si jeune. En 1993, l’affaire a fait la Une de la célèbre émission de Jacques Pradel, «Témoin numéro un». Le procureur de l’époque comptait alors sur cette médiatisation pour découvrir enfin la vérité. Mais, malgré de nombreux appels – dont certains ont été pris au sérieux – les investigations avaient une nouvelle fois échoué.
Pourtant, les autorités ont toujours refusé de baisser les bras. En 2007, afin de reculer le délai de prescription, le parquet de Blois a ouvert une nouvelle information judiciaire. «La Nouvelle République» rapporte que l’enquête a été confiée aux gendarmes de la section de recherche d’Orléans et est repartie de zéro. Selon le quotidien régional, un témoignage passé inaperçu en 1987 a été à nouveau étudié. Un automobiliste aurait à l’époque expliqué avoir vu une femme maghrébine traverser les voies de l'autoroute à 15 km de Blois en remontant vers Orléans avec quelque chose dans les bras.
L’ADN des parents retrouvé
Grâce à l’évolution des techniques scientifiques, les scellés conservés depuis 1987 au palais de justice de Blois ont également pu être examinés. Après plusieurs analyses, le laboratoire en charge de l’affaire a permis d’affirmer que l’ADN retrouvé sur les vêtements et la couverture de la «petite martyre de l’autoroute» était celui du père et de la mère. Sur leur lancée, les enquêteurs ont également réussi à écarter les fausses pistes et à définir la zone dans laquelle vivait l’enfant.
«La fillette résidait dans la région, dans un secteur compris entre Oucques, Marchenoir, Ouzouer-le-Marché, Meung-sur-Loire et Blois, a expliqué le procureur lundi. Une chose est sûre, elle vivait dans des conditions précaires. Elle et sa famille sont restées inconnues des services éducatifs, médicaux, sociaux. L'enquête doit continuer, le moindre détail peut avoir une vraie importance». Depuis sa mort, la «petite fille martyre de l’autoroute» repose dans le cimetière de Suèvres, où sa tombe n’a jamais cessé d’être fleurie par les habitants de la région. Tous espèrent désormais pouvoir y graver enfin son nom.
Les personnes susceptibles d’apporter une information ou un témoignage sur cette affaire peuvent appeler le 06 46 17 05 59 ou envoyer un message à: enfant-adn-tgi-blois@justice.fr
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