un bébé kidnappé par césarienne

Par Le Guide De La Critique
Le 26/11/2011
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Dans Actualités et événements

Une femme enceinte, droguée, s'est réveillée sans son enfant, retrouvé sain et sauf.

Quand Sol Angela Cartagena s'est enfin réveillée, sa fille de 2 ans criait à ses côtés, et le sang coulait sur son ventre. La jeune mère, enceinte de huit mois, venait de subir une césarienne sauvage après avoir été droguée. «Ma fille m'a dit qu'une femme avait emporté le bébé, enveloppé dans une serviette.»

Somnifère. Ce kidnapping «macabre», comme l'a qualifié la police, s'est déroulé il y a trois semaines dans les environs de Girardot, petite ville colombienne à 130 kilomètres au sud-ouest de Bogotá. La mère s'était rendue à l'hôpital avec sa fille pour un contrôle de routine quand, profitant d'un moment d'inattention, une inconnue a versé un somnifère dans son verre d'eau avant de l'emmener hors de la ville. «Quand je me suis réveillée, j'étais dans un pré avec la petite, a-t-elle raconté à la radio locale RCN. Elle m'a aidée à me lever et à marcher jusqu'à une maison.»

Aux urgences, les médecins nettoient les feuilles et la terre de la plaie avant de la recoudre, perplexes : la blessure, faite au couteau, suivait parfaitement la cicatrice d'une césarienne antérieure. «Soit Dieu est très grand, soit la personne qui a fait ça avait des connaissances médicales», soupçonne la chef du service.

Entre-temps, les policiers lancent les recherches. Un habitant d'un quartier populaire «nous a prévenus qu'il avait vu arriver, avec un bébé, une femme qui n'avait jamais été enceinte», raconte l'officier Gustavo Silva. Elle ne sera pas difficile à retrouver. Elle se rend d'elle-même à l'hôpital pour faire soigner l'enfant, déshydraté dans la chaleur suffocante de la région, jurant que c'est son fils. «Il présentait toutes les caractéristiques d'un nouveau-né, mais elle n'avait pas l'air de venir d'accoucher», notent les médecins. Un test ADN a vite confirmé les doutes et la maternité de Sol Angela Cartagena.

Cabane de carton. Arrêtée, la ravisseuse n'a pas pour l'instant expliqué ses motivations. L'hypothèse d'un enlèvement contre rançon a été évoquée, comme dans la plupart des 2 000 cas annuels en Colombie. Vendredi dernier, par exemple, deux femmes ont été arrêtées pour le rapt avec extorsion d'un bébé de 15 jours, fils de leur propre cousine. Mais Sol Angela Cartagena était une très mauvaise cible pour demander un butin : elle survit dans une cabane de carton.

D'autres précédents peuvent aussi faire penser à un trafic pour l'adoption. Un nourrisson avait notamment été arraché des bras de sa mère dans ce but, en 2000, dans les locaux mêmes de l'institution publique chargée des mineurs, à Medellín. Mais le cas de Girardot pourrait aussi être simplement lié à un monstrueux désir de maternité, dans une société où il est généralement inimaginable pour une femme de ne pas avoir d'enfant.

Sol Angela, aujourd'hui sauvée, est sortie de l'hôpital avec son nouveau-né «en très bonne santé», selon les médecins. Elle lui cherche maintenant un prénom, qui se rapprocherait du féminin Milagros «Miracles».

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