Les étoiles se dépeuplent
- Par Le Guide De La Critique
- Le 24/08/2011
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- Dans Actualités et événements
Le ciel nocturne va devenir de plus en plus noir... pour nos lointains descendants. En cause : la raréfaction du gaz nécessaire à la naissance des étoiles. Il y aura donc de moins en moins de naissances de nouveaux astres.
D'où viennent les étoiles ? D'immenses nuages de gaz, riches en hydrogène. Il suffit, par exemple, de l'onde de choc d'une nova pour qu'une vaste région d'un tel ensemble se concentre, devenant de plus en plus dense et attirant à elle, sous l'effet de la gravité, la totalité du nuage qui s'effondre. Une telle contraction génère alors une énergie suffisante pour que s'amorcent des réactions de fusion nucléaire - et l'étoile naît Partant de ce constat, des astronomes de l'agence scientifique gouvernementale australienne CSIRO se sont intéressés à la densité de gaz présente dans notre univers proche pour la comparer à celle observable dans des galaxies plus lointaines, afin de déterminer de quelle manière évolue au fil du temps la concentration du gaz dans notre univers, et quelle est sa relation avec la naissance de nouvelles étoiles. Les galaxies observées étant situées à cinq milliards d'années-lumière de la Terre, elles nous donnent donc aujourd'hui une image de ce qu'elles étaient à une époque où notre système solaire n'était même pas encore formé. L'équipe de Robert Braun, responsable de l'astronomie et de l'espace au sein de l'agence CSIRO, a ainsi établi une carte des densités lumineuses de galaxies telles qu'elles apparaissaient il y a cinq milliards d'années, pour étudier leur niveau de gaz et leur taux de création d'étoiles et rapporter leurs observations à notre propre galaxie.
L'énergie sombre" va contribuer à noircir notre ciel
Résultat de ces comparaisons : selon les chercheurs, environ un tiers du gaz moléculaire nécessaire à la formation des étoiles a été utilisé, et le taux de création d'étoiles décroît au fil du temps. "Nous avons vu une baisse dans le nombre d'étoiles formées, dans un rapport supérieur à dix, et probablement plus proche de vingt, voire même de trente", résume Robert Braun, dont l'étude doit être publiée dans les notifications mensuelles de la Société royale d'astronomie.
Car à la "consommation" du gaz par les étoiles, vient s'ajouter un autre phénomène, qui l'aggrave : c'est tout simplement l'expansion de l'univers. Il y a huit milliards d'années, une force mystérieuse, appelée par les scientifiques "énergie sombre", a pris le pas sur la force de gravité, entraînant ce mouvement de notre univers comparable à celui d'un ballon qui se gonfle. Ce phénomène a éloigné les galaxies de l'endroit où elles pouvaient se recharger en gaz. "Le gaz qu'elles pouvaient autrefois atteindre est à présent hors de portée. Le taux de formation des étoiles décline rapidement et continuera de décliner dans le futur", souligne Robert Braun. Ainsi, selon les observations de son équipe, les galaxies anciennes "disposaient de dix fois plus de gaz avec lequel former des étoiles, comparé à aujourd'hui".
L'assombrissement des cieux est cependant si faible qu'il n'est pas notable le temps d'une vie humaine. Mais sur un milliard d'années, "les choses changent profondément" dans les cieux, ajoute l'astronome. Si l'expansion de l'univers ne s'arrête pas, les Terriens auront des nuits très sombres... dans un avenir lointain.
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