L'autopsie de la mort de Mohamed Merah
- Par Le Guide De La Critique
- Le 24/03/2012
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- Dans Actualités et événements
Ce rapport montre la violence de l'assaut et la détermination du jeune homme face à l'équipe du Raid : son corps porte les traces de nombreux impacts, dont deux tirs mortels. Son frère se dit "fier" de la façon dont Mohamed Merah est mort
La réaction de Mohamed Merah face à l'équipe du Raid qui donnait l'assaut à son domicile, jeudi, avait surpris des hommes pourtant habitués aux opérations difficiles. Retranché au fond de son appartement, il avait jailli face à ses assaillants en faisant feu et en avançant vers le groupe du Raid. Les premiers éléments de l'autopsie démontrent un peu plus cette volonté d'en finir "les armes à la main", face à une équipe d'intervention qui s'était efforcée jusqu'au bout de le maîtriser sans le tuer : ils montrent que son corps a reçu de nombreux impacts de projectiles "essentiellement au niveau des membres inférieurs et supérieurs". Sur ces diverses traces de tirs, deux impacts mortels, l'un ayant touché la gauche du front et l'autre ayant traversé l'abdomen, du flanc droit au flanc gauche.
Mais si l'autopsie confirme cette volonté jusqu'au boutiste de Merah, de nombreux points restent encore à éclaircir sur sa dérive extrémiste. Si son frère, Abdelkader Merah, 29 ans, était connu dans la mouvance salafiste toulousaine, et s'est dit "fier" lors de sa garde à vue de la manière dont il était mort, il a en revanche réfuté avoir eu connaissance de ses projets meurtriers. Avant de mourir, Mohamed Merah a d'ailleurs, selon Bernard Squarcini, entrepris de dédouaner son frère: "Moi je n'ai pas confiance en mon frère, je ne lui ai jamais dit ce que je faisais. Ni à ma mère".
"Un arsenal impressionnant"
Merah baignait dans un milieu empreint de salafisme. Sa mère a vécu avec un homme dont le fils (de la même génération) a été intercepté fin 2006 en Syrie alors qu'il voulait aller combattre en Irak. Son frère aîné était apparu sans être mis en examen dans l'enquête sur cette filière démantelée en 2007. Mais rien ne permet pour l'instant de trouver de complicités actives de la dérive meurtrière de Mohamed Merah. Le procureur de Paris, François Molins, a dit sa volonté de rechercher "tout complice" qui "l'aurait soit convaincu de commettre ces actes, soit fourni les moyens de les commettre".
Il faudra élucider qui a fourni à Merah son arsenal, qu'il disait avoir payé, selon le procureur, à coup de cambriolages. Selon le détail livré jeudi par François Molins, les policiers ont retrouvé dans une Mégane que Merah avait louée "un certain nombre d'armes, notamment un pistolet-mitrailleur Sten, un revolver Python, un fusil à pompe et un fusil-mitrailleur Uzi", ainsi qu'une autre arme dans une Clio. Mohamed Merah possédait également trois pistolets automatiques Colt .45 de calibre 11,43 mm. "C'est un arsenal impressionnant mais ce n'est pas étonnant compte tenu d'un marché noir d'armes florissant en France", a relevé Mohamed Douhane, un des responsables du syndicat de police Synergie-officiers.
Enfin, quelle est la réalité de son affiliation à Al-Qaïda ? Mohamed Merah l'a revendiquée dès son premier contact avec les hommes du Raid. Aux policiers négociant sa reddition, il a affirmé avoir été formé par Al-Qaïda au Waziristan en 2011. Un entraînement qui, selon lui, aurait été délivré "par une seule personne. Et pas dans les centres de formation", rapporte le patron de la DCRI, Bernard Squarcini. Il aurait également dit qu'il y "avait d'autres Français". Mais ces confessions, faites "dans un contexte particulier" selon le procureur de Paris, et peut-être motivées par le désir de se justifier, devront être vérifiées, tout comme les détails de voyages en Afghanistan et au Pakistan, effectués hors de toute filière connue. Les enquêteurs français se montrent aussi réservés sur un texte de revendication mis en ligne jeudi par un groupe affilié à Al-Qaïda, "Jund al-Khilafah" (les Soldats du Califat).
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