En pleine crise, faut-il encore renflouer les banques
- Par Le Guide De La Critique
- Le 13/09/2011
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- Dans Actualités et événements
Une estimation du FMI, évaluant à 200 milliards d'euros les besoins en fonds propres des banques européennes, faite dans un projet de document qui a fuité dans la presse, a donné lieu à de fébriles discussions sur cette question : les gouvernements devront-ils de nouveau soutenir les banques
Les inquiétudes sur la santé des banques sont revenues à l'ordre du jour après ce chiffre émanant du Fonds monétaire international : l'institution internationale, dans un projet de document non encore publié et dont la presse a eu vent, évaluait à 200 milliards d'euros les besoins en fonds propres du secteur bancaire européen. Un chiffre qui est venu appuyer l'appel lancé le 30 août par la patronne du FMI, Christine Lagarde : elle avait alors demandé une "recapitalisation urgente" des banques européennes - et de nombreux responsables politiques et patronaux européens estiment que cette demande a contribué à fragiliser encore un peu plus les institutions financières européennes déjà sous la pression des marchés financiers
En France pourtant, Ségolène Royal a apporté un rare soutien à la directrice générale du FMI en assénant : "Je crois qu'elle a raison et je pense que le système bancaire veut dissimuler sa fragilité toujours pour continuer à n'en faire qu'à sa tête". Une déclaration à rebours de celles de nombreux responsables, mais qui trouve pourtant un écho très net au sein de l'ensemble de la population française : 48% des sondés interrogés dans une enquête de l'Ifop, publiée mercredi sur le site internet du Journal du Dimanche, doutent de la solidité des banques françaises pour faire face à la crise financière.
Quoi qu'il en soit, les chiffres du FMI ont poussé des responsables de la zone euro à discuter de la question de la recapitalisation du secteur financier lundi et mardi, dans le cadre des préparatifs de la réunion informelle des ministres des Finances de l'Union européenne le 16 septembre en Pologne. Résultat de ces discussions : les pays de la zone euro n'ont aucun projet de soutien financier aux banques au-delà et en sus de ce qui a été prévu pour le secteur financier dans les programmes de renflouement de la Grèce, de l'Irlande et du Portugal, ont déclaré des sources de la zone euro.
"Ce sera du capital privé qui sera levé"
"Nous avons discuté de cela avec le FMI en détail et le FMI a convenu que ce montant initial serait revu à la baisse et que cette révision serait assez importante", a déclaré un responsable de la zone euro qui a participé aux discussions. "Il y a un besoin de fonds propres supplémentaires dans le système bancaire européen mais l'ampleur de cette recapitalisation requise n'a rien à voir avec l'estimation initiale du FMI".
Des responsables de la zone euro estiment que les banques ont levé au total une cinquantaine de milliards d'euros de fonds propres à l'issue des tests de résistance effectués en juillet et ont maintenant de six à neuf mois pour augmenter encore leur capital si nécessaire. "En toute probabilité, ce sera du capital privé qui sera levé. Pour ce qui concerne l'argent public, nous n'avons aucun plan à grande échelle ou programme de recapitalisation bancaire au-delà et en sus des réserves de couverture pour le secteur financier dans les trois programmes que nous poursuivons actuellement", a dit le responsable.
Ce n'est qu'à la fin de la période de six à neuf mois, si les banques concernées n'ont pas réussi à réunir suffisamment de capital, que les gouvernements interviendront avec de l'argent public, a déclaré un deuxième responsable. La zone euro a déjà dégagé 10 milliards d'euros pour aider les banques grecques, 35 milliards d'euros pour l'Irlande et 12 milliards d'euros pour le Portugal, dans le cadre des programmes de renflouement
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